Il fut un temps où créer de grandes ouvertures dans les murs de sa maison signifiait laisser entrer le froid — et risquer des impôts sur des fenêtres trop généreuses. On choisissait alors de limiter les ouvertures au strict minimum, et de vivre dans une semi-pénombre.
Aujourd’hui, grâce aux menuiseries modernes très bien isolées, on a envie de faire entrer la lumière 🌞.
Ce mois de septembre, j’ai réalisé quatre ouvertures :
➡️ Retour sur ces chantiers.
Avant toute chose, il faut définir les dimensions de l’ouverture souhaitée. Elles dépendent de la menuiserie choisie, en veillant à ce qu’elle puisse être intégrée sans encombre dans le mur, tout en laissant la place pour un linteau au-dessus et un pré-cadre tout autour.
Fenêtre avec pré-cadre en bois, visible ici peint en rouge.
Dans mon cas, j’ai voulu conserver le charme des ouvertures ariégeoises, avec un linteau et un pré-cadre en chêne.
Les montants et l’assise sont traditionnellement en section carrée de 10 x 10 cm, tandis que le linteau doit faire l’épaisseur du mur, avec une hauteur adaptée à la charge à supporter.
J’effectue mes calculs avec ce site, qui permet de modéliser le linteau bois et sa charge.
C’est une étape un peu longue, mais indispensable. Dans mon cas, avec mes charges :
Voici les étapes :
Plan du pré-cadre d’une ouverture avec fenêtre et porte associées.
Un combiné bois est quasi indispensable :
🔍 À ce stade, tester l’assemblage :
Vérifier les dimensions des feuillures, l’équerrage, et prévoir un léger jeu de 1 à 2 mm
Avant de toucher à la structure du mur, il faut l’étayer pour soulager la charge sur le trou et éviter tout risque d’effondrement ⚠️
Je suis familier de la technique par demi-linteaux en bois, qui limite les retouches de maçonnerie et préserve la façade.
Il vous faudra donc un linteau en bois en deux parties, minimum.
Ensuite, il faut soulager le mur de son propre poids : Un mur en pierre de 50 cm d’épaisseur pèse environ 1,2 T/m² !
Dans certains cas, un solivage encastré dans le mur peut aider : en l’étayant, on porte ainsi le mur.
La méthode la plus fiable :
Faux linteaux en UPN posés pour sécuriser et soulager le mur.
Le gros œuvre peut commencer 💪
Une fois tout sécurisé, on libère l’espace du linteau.
Une fois le trou réalisé :
Pour cela, j’utilise un bâtard chaux / ciment / sable, dosé à 1 pour 3.
🕒 Attendre une nuit que le ciment prenne, puis faire de même de l’autre côté.
Voilà le linteau solidement installé (même si le béton n’a pas encore totalement pris), on peut désormais attaquer le trou en dessous et réaliser de beaux jambages.
Commencer par démonter le mur à l’intérieur des coupes faites à la meuleuse. C’est généralement assez rapide.
Lorsque de grosses pierres se trouvent à la jonction, ne pas hésiter à ressortir la meuleuse pour éviter de trop déstructurer les jambages en retirant un bloc entier.
Une fois le trou réalisé :
Les jambages seront alors peu solides car les pierres, non taillées, se tiennent mal. 👉 Il est donc indispensable de couler un jambage, même mince (5 cm suffisent), pour stabiliser l’ensemble. Ce sont bien les pierres qui porteront la charge.
Pour réaliser ce coffrage :
Utiliser le même mortier bâtard que précédemment.
🕒 Décoffrage possible le surlendemain.
Après une vingtaine de jours, une fois le béton bien pris, on peut :
Nouvelle ouverture finie sans endommager l'enduit de façade.
Côté rendement : À deux, le débit de chantier est d’environ 50 cm² d’ouverture par jour, en comptant :
➡️ Soit 4 jours pour une porte ou une fenêtre, et le double pour ma grande ouverture dessinée en plan.
💰 Côté coût, il se limite au bois et au mortier, soit environ :
Article écrit par leo le 30 août 2025 à 17:54